07/06/2006

Settle down


Avec tout ce qui se passe dans le monde du disque (des révélations qui n’en sont pas, des groupes mythiques qui se reforment le temps d’un concert…), je ne sais plus où donner de l’oreille. Dans cette jungle sonore, je suis tombée sur un bon nouveau groupe.
A priori je ne suis pas fan des reprises ou des groupes qui font des infidélités à leurs potes mais là je suis sous le charme !
Il faut dire que les Raconteurs ont fait fort : la collaboration imparable de Jack White des White Stripes et de Brendan Benson, ça ne peut que faire des merveilles.
En fait, avant même d’écouter l’album, j’étais convaincue que c’était un « petit » chef d’œuvre, alors après écoute, cela n’a que conforté mon idée première.
Steady As She Goes c’est LE tube sans conteste de cet été ou de ce printemps, c’est selon. « find yourself a girl and settle down » dit Jack, bon conseil, mais lui n’a pas l’air d’être posé, du moins musicalement, car cet album a des influences diverses.
Ce titre est une pure merveille, je ne suis pas objective bien sûr mais comme je l’ai dit plus haut, je suis sous le charme dès que résonne la voix de Jack White, que se soit avec les Stripes ou les Raconteurs.
C’est sans parler de la très réussie Broken Boy Soldier, un côté Led Zeppelin psychédélique et la voix de Jack qu’on croirait sortie d’outre tombe.
Ce qui est remarquable sur ce disque c’est qu’on ne sait jamais qui entre Brendan ou Jack chante. Mais ce qui me gêne un peu, c’est tout le buzz qu’il y a autour de ce groupe, je ne suis pas de ceux/celles qui hurlent avec les loups et j’ai bien peur que cette omniprésence médiatique ne me dégoûte.
Enfin, tout ce que je sais c’est qu’ils sont à Rock En Seine cet été (et bah alors, j’en ai de la chance !), on verra la prestation scénique avant de qualifier bien trop vite leur opus « d’album Rock de l’année ».
Quand j’aime, je suis exigeante. Logique.

06/06/2006

Merci la SNCF

En France, prendre le train un jour férié, surtout le Lundi de Pentecôte, relève du suicide. Un lundi censé être chômé mais qui est travaillé, les horaires de train sont celles des jours fériés alors que les gens vont travailler, bref le foutoir….
Et moi, j’ai eu la bonne idée d’aller prendre un train à l’heure de pointe, 7H30…la cata! Je suis littéralement écrabouillée contre la vitre, c’est cool ça, la SNCF rapproche les gens, quelle intimité dans les trains, vous pouvez savoir si votre voisin qui pointe son aisselle sous votre nez s’est lavé ce matin, vous reniflez des parfums qui, pris seuls sentent bon mais 15 parfums mélangés c’est une calamité! Bref, je devais être à Paris pour prendre le train pour Toulouse à 10H mais voila, le train en surcharge a été bloqué pendant 1H30 sur les rails..Que faire dans ces cas là ? Musique!

Je dégaine mon Ipod et m’assoit tranquillement sur mes bagages. Bon, ça commence avec le E-Pro de Beck (na na nanananana), bonne entrée en matière, un peu trop électrique et manque d’originalité dans les paroles. Mais ensuite c’est le florilège : Chicago de Sufjan Stevens (tiens c’est drôle, j’oublie même que je suis bloquée, prise en otage plutôt, dans un train entre Dreux et Paris), Pearly de Radiohead (ça faisait longtemps que je ne l’avais pas écoutée, ça n’a pas pris une ride), Muscle Museum de Muse, Beautiful Feeling de PJ Harvey, The Killing Moon de Echo & The Bunnymen suivi de la version sublimée par Nouvelle Vague.
Alors que j’écoute Trains To Brazil de Guillemots (ça à l’air vachement ancien alors que cette chanson vient de sortir, ça me fait tout bizarre, impression de déjà entendu), on repart !

Il fallait s’y attendre, j’ai loupé la correspondance à Austerlitz, le prochain train est à 13H56 !!!! 3H30 à attendre dans une gare ! Comme il fallait bien m’occuper, j’achète Rolling Stone, article intéressant sur The Raconteurs, mon groupe du moment, sur Phoenix, gros plan sur Radiohead (Thom en couverture, en fait je crois que c’est ça qui m’a attirée J). Mais le plus intéressant pour l’instant c’est le CD sampler à l’intérieur. Waouh, de la musique fraîche pour mes oreilles! Heureusement que j’avais encore 1H30 de batterie sur mon ordi, c’est parti!

Le nouveau Grandaddy, Disconnecty, est trop lancinant, mais j’aime toujours autant la voix de Jason Lytle et persiste à dire que si le chanteur de Sigur Ròs chantait en anglais, il aurait la même voix. Le System d’Archive change de la routine qu’avait prise le groupe, retour en force de la guitare électrique et le chanteur chante plus énergiquement et non pas comme s’il allait se pendre dans la seconde qui suit ! Ensuite, j’ai été charmé par la douceur et la simplicité de la voix de Feist, une guitare et sa voix groovy suffisent à ce joli Inside & Out (Live at the BBC). La suite m’est un peu passée au travers des oreilles (j’étais trop occupée à manger pour me concentrer sur ce que j’écoutais). Mais arrivé à la fin de mon sandwich voila que commence le Crow Jane de The Derek Trucks Band (et tant mieux pour lui :)), une voix tellement bluesy que je n’arrive pas à croire que c’est un homme qui chante, mais je ne suis pas plus charmée que ça, ce n’est pas mon genre de musique. Vanessa And The O’s je déteste, si pour elle plus rien ne presse moi je suis pressée que cette chanson se termine, une voix à la Brigitte Bardot à ses heures de gloire qui me tape sur les nerfs.
Le titre qui m’a laissée sans voix est sans conteste le Peaches And Cream de John Butler Trio, en live qui plus est. Ah, John Butler, le mec sapé comme un rasta mais qui fait de la country comme personne. Une chanson dédiée à sa « queen » et sa « princess » (sa femme et sa fille), une jolie intro à la gratte (partout où il y a de la guitare, je suis dans mon élément), sa voix me fait penser à celle de Sufjan Stevens, tout au long de la chanson, rien d’autre que la guitare, j’adore la partie où il chuchote presque puis le jeu de guitare s’accélère. Il joue de sa voix comme bon lui semble, on le sent impliqué dans ce qu’il nous raconte. C’est pour moi la plus belle chanson d’amour d’un père à sa fille (après le mythique Morgan De Toi de Renaud, mais ça c’est autre chose J)
Bien qu’elle soit longue (6’46 quand même !) je ne la quitte plus, je l’ai mise de suite sur la playlist de mon Ipod, avec Disconnecty de Grandaddy et System de Archive. Les 6H30 que j’ai passées dans le train pour aller à Toulouse, je les ai repassées en boucle. Arrivée avec une heure de retard, je voulais presque remercier la SNCF pour ce jour chaotique, vu que c’est grâce à ce train loupé que j’ai pu découvrir une perle de John Butler et la laisser infuser tranquillement pendant une demi-douzaine d’heures.
Bilan : sortie de chez mes parents à 7H30, je suis arrivée chez moi à 22H15, géniale la journée galère. Parfois, j’imagine ce que serait ma vie sans la musique : un ennui total.
Mais comme tout est relatif , je pense qu’il y a pire dans le monde qu’une enfant gâtée qui se plaint des trains en retard.

There are more important things to think about.